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Paristeampunk

Paristeampunk
20 octobre 2011

Retour sur le 160e anniversaire de la première expo universelle par Google

Le blog n'existait pas en ce temps-là, mais Google avait fêté le 1er mai 2011 le 160e anniversaire de la première expo universelle (World's Fair en anglais), celle de Londres de 1851 donc, et on avait pu voir un logo déguisé en Crystal Palace tout coloré...

Google 160th anniversary of the first world's Fair

Une petite loupe permettait d'ailleurs d'en admirer tous les détails. Pour retrouver le logo animé (en Flash), ça se passe ici :
http://www.google.fr/logos/2011/worldsfair.html

Voilà, c'était une petite note en passant, peut-être juste pour montrer l'aura de légende que peut avoir le Crystal Palace, et les expo universelles en général...

(et au passage, pour rester un peu dans le steampunk, le logo du 183e anniversaire de Jules Verne, le 8 février 2011 : ici et ici en HD. Je l'avais trouvé joli :p)

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16 octobre 2011

Expositions universelles : dimensions comparées des palais

Ca fait déjà un certain temps que je travaille dessus et il y aura encore des améliorations à venir, mais voici déjà une première version d'un plan où sont placés, vus de dessus, différents bâtiments des expositions universelles, à la même échelle, afin de pouvoir faire une comparaison de leur taille au sol. La seconde image indique, à titre de comparaison, les dimensions de deux des plus grands bâtiments actuels : le Pentagone aux USA et le Palais du Parlement de Bucarest commandé par Ceausescu, en Roumanie.
(Cliquez sur les images pour en voir les tailles plus grandes.)

Plan comparé des bâtiments des expo universelles

Plan comparé des bâtiments des expo universelles

On y voit un certain nombre de constructions dont on a déjà parlé, et quelques autres nouvelles (New-York, Chicago, Dublin) :
- 1851 : le Crystal Palace de Londres, une des plus grosses constructions éphémères, et le précurseur de bien d'autres bâtiments monumentaux
- 1853 : le Crystal Palace de Dublin pour la Great Industrial Exhibition
- 1853 : le Crystal Palace de New York pour la Exhibition of the Industry of All Nations
- 1855 : le Palais de l'Industrie
- 1855 : la galerie des machines, sans conteste la plus longue construction bâtie pour une expo universelle
- 1867 : le Palais Omnibus, qui détrône largement tous ses concurrents à l'époque
- 1878 : le Palais du Trocadéo, un peu "étranger" à cette comparaison puisqu'il ne s'agit pas vraiment d'une construction "éphémère", en fer forgé et constitué des galeries/verrières propres aux autres constructions. Mais c'est pour se faire une idée
- 1878 : le Palais du Champ-de-Mars, nouveau record, monstre énorme dans lequel toutes les autres constructions pourraient rentrer, peut-etre à l'exception du Palais Omnibus, légèrement plus large
- 1889 : la Tour Eiffel, Ovni dans cette comparaison puisque ses dimensions au sol ne font pas honneur à sa hauteur
- 1889 : la galerie des machines, avec sa très large portée et ses piétements extrêmement fins. On y reviendra plus tard
- 1893 : le Manufactures and Liberal arts building de l'expo de Chicago, expo qui contenait un grand nombre de pavillons et "petites" constructions, mais relativement peu de vastes bâtiments, excepté celui-ci dont j'ai trouvé pour le moment relativement peu d'indications. Il est vaste, mais avec une superficie légèrement plus faible que celle du Palais Omnibus
- 1900 : le Grand Palais, seule construction de l'expo de 1900 à être assez monumentale (les autres sont essentiellement des juxtapositions de pavillons et galeries enchevêtrées difficiles à scinder), à peine plus grand que le Palais de l'industrie

On se rend compte à quel point certaines constructions sont toutes petites en comparaison d'autres. En se promenant dans Paris, on peut se montrer subjugué par la taille du Grand Palais, dont on peut voir la grande verrière sur les ponts de la Seine presque jusqu'au Pont Neuf. Ce Grand Palais paraît bien petit face à certains autres. Bien entendu, la renommée d'une construction ne se fait pas uniquement par ses dimensions ;) Et certaines énormes constructions sont des réussites architecturales bien plus médiocres que certaines plus petites, mais cette comparaison a quand même le mérite d'aider à s'imaginer les bâtiments les uns à côté des autres, voir à côté de bâtiments modernes comme le Pentagone, à peine plus grand que le Palais Omnibus...

Cette étude sera sans aucun doute étoffée par la suite (quelques approximations à réduire, et j'envisage de faire la même chose sur la hauteur des batiments ce qui pourrait être également constructif).

En attendant, voici une seconde version qui donne une vision différente de la chose. Des codes couleur y indiquent les constructions datant de la même époque ; les bâtiments français sont en bas, les étrangers en haut.

Plan comparé des bâtiments des expo universelles

11 octobre 2011

Tour Eiffel : un nouvelle rénovation bientôt

Le premier étage de la Tour Eiffel, qui a subi de nombreux changements depuis sa création (en 1937 pour l'exposition universelle, voir le précédent post De la Tour Eiffel au Palais de Chaillot, puis en 1981 pour l'allégement obligatoire de 1000 tonnes de l'édifice, date à laquelle l'escalier hélicoïdal reliant le 2e au 3e étage a été vendu aux enchères), va encore être remanié l'année prochaine, car il ne retiendrait pas assez les visiteurs (50% des visiteurs ne passeraient pas par cet étage).

Le nouveau projet semble... s'éloigner de plus en plus de l'âme originelle de la Tour Eiffel de 1889. Plus claire, plus légère, peut-être, cette construction, qui se décompose en trois pavillons remplaçant les existants, et d'un sol transparent raccourcissant un peu le vide central, devrait "permettre au visiteur de découvrir la structure de la Tour imaginée par Eiffel. Chacun doit se sentir un peu ingénieur", selon Alain Moatti, l'architecte en charge du projet.

Les travaux devraient durer de février 2012 à juin 2013, autrement dit, si on s'est habitué à l'actuel premier étage, il faut foncer pour aller le voir une dernière fois (je ne me souviens plus trop, ça fait assez longtemps que je n'y suis pas monté, honte à moi).

Projet de relifting du premier étage de la Tour Eiffel

 

Projet de relifting du premier étage de la Tour Eiffel

 

Projet de relifting du premier étage de la Tour Eiffel

 

Projet de relifting du premier étage de la Tour Eiffel

 

Projet de relifting du premier étage de la Tour Eiffel

 

Projet de relifting du premier étage de la Tour Eiffel
(Cliquez sur le plan pour le voir en plus grand)
Projet de relifting du premier étage de la Tour Eiffel. Agence Moatti-Rivière

Deux pavillons (Eiffel et Ferrié) seront intégralement détruits et reconstruits à la norme HQE et avec une meilleure accessibilité pour les personnes à mobilité réduire. Le restaurant est conservé mais réhabillé de la même manière que ces nouveaux pavillons. Dans le communiqué de presse (lien plus bas), l'évolution de ces pavillons est plutôt bien mise en avant :

Premier étage Tour Eiffel 1889
1889
Premier étage Tour Eiffel 1889
1937
Premier étage Tour Eiffel 1889
1981

En ce qui concerne les espaces d'attente pour la montée aux étages supérieurs, les petites pagodes que je trouvais plutôt jolies et légères vont cependant être détruites pour être remplacées par des espaces correspondant à l'architecture des nouveaux pavillons, et plus moderners :

Premier étage Tour Eiffel 1889
1889
Premier étage Tour Eiffel 1889
1981

Enfin, la galerie extérieure sera relativement peu changée, en regard de la profonde modification de 1937 :

Premier étage Tour Eiffel 1889
1889
Premier étage Tour Eiffel 1937
1937
Premier étage Tour Eiffel 1981
1981

Plus d'infos : communiqué de presse officiel

8 octobre 2011

Exposition universelle de 1867 : premiers pas

L'exposition universelle de 1867 s'est tenue à Paris du 1er avril au 30 novembre, réunissant plus de 50 000 participants pour près de 15 millions de visiteurs.
Pour éviter les erreurs de 1855 (palais trop petit, superficie exigue, accessibilté...), on décida d'édifier un grand palais sur le Champ-de-Mars, qui s'étendait en ce temps sur 46 hectares et appartenait à l'armée. Il s'agissait donc de construire grand, éphémère, sur un seul étage, pouvant réunir de nombreux exposants. Car l'exposition de 1867, qui fait suite à la seconde de Londres en 1862, cherche à représenter toutes les cultures du monde, tous les savoir-faire, des techniques industrielles chères au XIXe siècle à l'art en général. Les "architectures d'exposition" vont se développer, mêlant tant les constructions gigantesques que l'introduction de multiples "pavillons" apportés par chaque pays exposants, et censés révéler leur culture et leurs connaissances.

Exposition universelle 1867 Palais Omnibus
Vue générale de l'exposition universelle de 1867

L'exposition reprend des constructions de 1855, en particulier le Palais de l'industrie, mais le coeur de l'expo se déroule sur le Champ-de-Mars.

Exposition universelle 1867 Palais de l'Industrie
Le Palais de l'Industrie en 1867
La cérémonie de remise des médailles
© LL / Roger-Viollet. www.parisenimages.fr

Au centre du Champ-de-Mars, le Palais Omnibus. C'est la première construction "gigantesque" réalisée à Paris pour les expositions universelles. De forme ovoïde (plus exactement deux demi-cercles et un rectangle central), il était constitué de 5 galeries concentriques, un jardin central, et un vaste portique extérieur ("le promenoir") permettant la promenade des visiteurs, et qui n'est pas sans rappeler la structure de l'actuel Stade de France à Saint-Denis.

Exposition universelle 1867 Palais Omnibus  Stade de France
Portique extérieur du Palais Omnibus (à gauche), et Stade de France (à droite)

Conçu par Frédéric Le Play et construit par l'ingénieur Jean-Baptiste Krantz et l'architecte Léopold Hardy, ses dimensions étaient de 380 mètres par 495, pour une superficie totale d'exposition de près de 156 000 m² (15,5 hectares) ! A titre de comparaison, le Crystal Palace de Londres faisait 70 000 m², le Palais de l'Industrie, 20 000, et le Grand Palais, 13 500...
Il aura fallu 6 millions de rivets pour tenir les 135 000 tonnes de l'édifice, pour un coût total de 11,7 millions de francs (la Tour Eiffel fait 10 000 tonnes, pour 2,5 millions de rivets et 18 000 pièces, et a coûté 7,8 millions de francs).

Exposition universelle 1867 Palais Omnibus
Vue des toits du Palais Omnibus

Exposition universelle 1867 Plans de 1867 et d'aujourd'hui superposés
Plans de 1867 et d'aujourd'hui, superposés

Chaque galerie concentrique présentait des pièces d'un même domaine d'activité ; par ailleurs, les pays se partageaient des parts de gateaux de l'édifice. Ainsi, il était possible de visiter un même pays en se promenant dans le Palais de l'extérieur vers l'intérieur, ou de visiter un même domaine d'activité, tous pays confondus, en parcourant les galeries dans leur longueur.
Tout le confort était là (enfin, eau et gaz) via un vaste réseau souterrain et de nombreux robinets d'eau et de becs de gaz.

Exposition universelle 1867 Palais Omnibus
Plan du Palais Omnibus avec les zones des différents pays représentés

Exposition universelle 1867 Palais Omnibus
Intérieur du Palais (Arts usuels, Autriche)

En plus du Palais Omnibus, l'exposition s'étendait sur le reste du parc du Champ-de-Mars, contenant d'autres galeries mais aussi et surtout de nombreux pavillons représentant différents pays, notamment la Russie, un des invités d'honneur, avec son village russe.

Exposition universelle 1867 Vue générale
Vue générale du parc et du Palais Omnibus
© LL / Roger-Viollet. www.parisenimages.fr

Exposition universelle 1867 Village russe
Vue sur le village russe

Exposition universelle 1867 Pavillon de la Prusse
Pavillon de la Prusse
© LL / Roger-Viollet. www.parisenimages.fr

Exposition universelle 1867 Parc et Palais Omnibus
Vue du parc

Exposition universelle 1867 Pavillon de l'Empereur
Pavillon de l'Empereur

Exposition universelle 1867 Vue sur le bâtiment abritant le concours des horticulteurs
Vue sur le bâtiment abritant le concours des horticulteurs

Ce concept de pavillon fut ensuite repris dans toutes les expositions suivantes, avec de plus en plus de surenchère architecturale et décorative. Les différents pays y amenaient leur palais en kit et l'installaient sur place, pour y faire découvrir leurs meilleurs spécialités. En particulier, ce sont souvent ces pavillons qui résisteront au temps, redémontés après l'expo et remontés ensuite un peu plus loin. Nous y reviendrons un jour, mais on peut déjà dire que de cette expo de 1867, il n'y a guère que les isbas russes qui ont survécu pour venir s'installer à Saint-Cloud ou dans le 16e arrondissement de Paris, et le Palais du Bardo, ancien pavillon de Tunis, qui fut reconstruit dans le parc Montsouris pour être définitivement détruit par un incendie en 1991 !
On trouvait également dans le parc de nombreux restaurants où on pouvait déguster toutes les spécialités étrangères, des attractions, ainsi que des salles de repos, des crèches, des fauteuils roulants mis à disposition... La superficie totale du terrain était de 46 hectares, comparés aux 17 hectares actuels du Champ-de-Mars...
En ce qui concerne l'installation de ces pavillons et le déplacement de délégations de pays lointains, une anecdote émouvante à propos d'un exposant japonais peut être lue ici.
Enfin, j'essayerai de trouver plus d'information sur l'existence d'un aquarium dans ce parc, "la grotte de l'aquarium dans le jardin réservé", aquarium apparemment d'eau douce, dont on peut trouver quelques photos çà et là. Il ne s'agirait bien entendu par de l'aquarium du Trocadéro (construit pour la prochaine exposition universelle), mais les deux se ressembleraient avec leur décor rocaille.

Exposition universelle 1867 Grotte de l'aquarium dans le jardin réservé
Grotte de l'aquarium dans le jardin réservé
© LL / Roger-Viollet. www.parisenimages.fr

A la fin de l'exposition, tout fut démonté ou détruit, et il reste aujourd'hui peut de choses de cette expo de 1867, à part quelques pavillons et quelques statues. Du Palais Omnibus, rien, pas même une petite place dans la mémoire des parisiens ou des français (il n'y a même pas d'article Wikipedia dessus !). Mais on trouve encore un certain nombre de photos ; en particulier, une exposition en 2008 à la Conciergerie en présentait, et on peut les revoir dans le livre de l'expo, Paris et ses expositions universelles. Je mettrai à jour prochainement les différentes sources utilisées pour ce blog, ainsi que les références des ouvrages comme celui-ci.

Exposition universelle 1867 Vue d'ensemble
Vue d'ensemble
© LL / Roger-Viollet. www.parisenimages.fr
27 septembre 2011

Exposition Esprit(s) des lieux sur le Palais du Trocadéro

Exposition 2011 Esprit(s) des lieux
(Infos pratiques : ici et catalogue : ici)

Cette exposition se tient du 17 septembre 2011 au 17 janvier 2012, à la Cité de l'architecture et du patrimoine. N'hésitez pas à y faire un tour, même si cette petite exposition nécessite de se procurer le billet complet pour toute la cité (8 € au tarif plein).
Ce ne sera pas tout à fait inintéressant dans notre cas, car les murs du Palais de Chaillot s'appuient sur une partie des édifices de l'ancien Palais du Trocadéo, but de notre visite et de l'exposition.

Galerie du Palais de Chaillot

Galerie du Palais de Chaillot  Galerie du Palais de Chaillot

Certaines des pièces très intéressantes de la Cité de l'architecture et du patrimoine datent d'ailleurs de l'Exposition universelle de 1900, comme cette représentation d'une travée du coeur de la cathédrale de Beauvais, maquette réalisée sous la direction d'Anatole de Baudot et Henri Chaine en 1898 :

Galerie du Palais de Chaillot

Le Palais du Trocadéro a été construit en un temps record pour l'Exposition universelle de 1878, a ensuite servi pour les expos de 1889 et 1900, puis a lentement fini sa vie jusqu'en 1936, date de sa destruction et reconversion en Palais de Chaillot pour l'Exposition universelle de 1937. Nous reviendrons plus tard plus précisément sur l'histoire de ce bâtiment, mais disons déjà que sa taille imposante et sa forme atypique auront été longtemps décriées.
L'exposition reprend son histoire, agrémentée de témoignages (journaux, citations d'écrivains ou de personnalités, etc.) qui l'ont accompagné de sa construction à sa destruction, et de diverses pièces originales datant de l'exposition de 1878 (encrier, boîte à souvenir, etc.), à travers une cinquantaine de photos d'époque, dont les tirages de grande dimension nous permettent d'en admirer les moindres détails.

1878 Construction du Trocadéro

1878 Construction du Trocadéro
Construction du Trocadéro en 1878

1878 Petite boîte souvenir gravée
Petite boîte à souvenir gravée (1878)

1878 Trocadéro
Le Palais du Trocadéro en 1878

1934 Trocadéro
Le Palais du Trocadéro vu d'avion en 1934

Bien sûr, une grosse partie de l'exposition est consacrée à la triste destruction de ce vaste palais, et à la construction du Palais de Chaillot. Ce dernier s'appuiera notamment sur les ailes du Trocadéro, qui seront enveloppées d'une sorte de revêtement aux lignes droites caractéristiques des années 1930 et du néoclassicisme monumental. Les galeries seront doublées, la grande salle de spectacle centrale et les deux minarets seront rasés.

1936 Destruction du Trocadéro

1936 Destruction du Trocadéro

1936 Destruction du Trocadéro

1936 Destruction du Trocadéro

Au centre de l'exposition, on pourra découvrir une magnifique maquette de 1994. La profusion des détails est épatante, ce qui nous permet de mieux appréhender le volume de l'édifice, de sa grande salle de spectacle, des hautes fenêtres, etc. Je ne sais toujours pas vraiment comment était l'intérieur des palais annexes (les deux adossés à la salle de spectacle, ainsi que les pavillons accrochés aux deux galeries, et les terminant), ni des minarets, mais l'intérieur de la grande salle m'apparaît déjà plus clairement ! Plus tard, je vous montrerai quelques photos de cette vaste salle...

1994 Maquette du Trocadéro

1994 Maquette du Trocadéro

Si vous n'étiez jamais entré dans la Cité de l'architecture et du patrimoine, je vous invite à y pénétrer, au moins pour y découvrir les collections grandioses, mais aussi pour cette exposition temporaire. Et je vous invite à contempler les derniers vestiges visibles de l'ancien Palais qui aura vu naître la Tour Eiffel en face de lui, ces longues galeries curvilignes à la verrière sobre mais authentique, qui étaient autrefois doublées par un portique fermé de colonnades entrecoupées d'imposantes lampes d'époque.
Dans une prochaine note, nous reviendrons en détail sur ce palais, qui était une pièce maîtresse de l'âme des Expositions universelles de Paris, palais censé durer des centaines d'années, mais détruit au bout de 59 petites années "au nom de la nouveauté"...

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25 septembre 2011

De la Tour Eiffel au Palais de Chaillot

Sérieusement, vous préférez quoi, vous ?

Aujourd'hui ?

Premier étage de la Tour Eiffel 2011

 

Ou en 1889 ?

Premier étage de la Tour Eiffel 1889

 

Le premier étage de la Tour Eiffel a été remanié pour l'exposition universelle de 1937, au même titre que la grande verrière du Grand Palais (demeurée heureusement intacte, ce n'était qu'un revêtement !), la gare des Invalides (actuellement bureaux d'Air France), et bien sûr le Palais du Trocadéro, remplacé par l'actuel Palais de Chaillot. Voici quelques plans et vues du premier étage, tel qu'il l'était en 1889 et en 1900 :

Premier étage de la Tour Eiffel 1889 Premier étage de la Tour Eiffel 1900

Premier étage de la Tour Eiffel 1889 Premier étage de la Tour Eiffel 1900

Premier étage de la Tour Eiffel 1900 Premier étage de la Tour Eiffel 1900

Premier étage de la Tour Eiffel 1900 Premier étage de la Tour Eiffel 1900
(Cliquer sur les vignettes pour voir en plus grand)
(photos 4 et 8 : © LL / Roger-Viollet. www.parisenimages.fr
photos 2, 5, 6 et 7 : Goodyear Archival Collection du Brooklyn Museum)

 Et les deux photos de la Tour Eiffel, mises côte à côte :

Tour Eiffel 2011 Tour Eiffel 1889

(Edit du 11/10/11 : un post ici dévoile l'importante rénovation du premier étage que la Tour Eiffel va vivre en 2012-2013. Mais le projet n'aura pas pour but de retrouver les constructions de 1889...)

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Sinon, je suis allé voir l'exposition Esprit(s) des lieux, à la Cité de l'architecture et du patrimoine, où l'on peut découvrir une cinquantaine de magnifiques photographies et pièces de collection sur l'ancien Palais du Trocadéro, de sa construction à sa démolition. Je vous conseille d'aller y faire un tour, même s'il n'est pas possible d'aller voir uniquement cette petite exposition, et qu'il faut payer le billet pour toute la Cité de l'architecture !
Dans une prochaine note, je vous montrerai quelques-unes des pièces que l'on peut découvrir là-bas. A noter qu'il y a aussi un livret d'exposition à 12 € où les photographies sont très bien imprimées.

 

Exposition 2011 Esprit(s) des lieux

 

Infos pratiques : ici
Et le catalogue : ici

24 septembre 2011

Photo du jour : le Grand Palais vide

Petite photo rapide lors d'une balade en septembre, avec un Grand Palais vide, dans l'attente des prochaines expositions.

 

Grand Palais
2 septembre 2011

Image du jour : Le Palais Omnibus de l'expo de 1867

Exposition universelle 1867 Palais Omnibus
Exposition universelle de 1867 : le Palais Omnibus
(ingénieur Jean-Baptiste Krantz et architecte Léopold Hardy)
29 août 2011

Image du jour : Le Palais du Champ de Mars de l'expo de 1878

Exposition universelle 1878 Palais du Champ de Mars
Exposition universelle de 1878 : le Palais du Champ de Mars
(Ingénieur Henri de Dion)
28 août 2011

Exposition universelle de 1855 : d'hier à aujourd'hui

Exposition universelle 1855 Palais de l'Industrie
© ND / Roger-Viollet. www.parisenimages.fr

 

Il ne reste presque rien de la première exposition universelle française de 1855.
La France avait en tête le gigantesque Crystal Palace de Londres pour l'expo de 1851 et désirait faire encore plus majestueux.

L'expo universelle de 1855 s'étalait sur quatre grands édifices : le Palais de l'Industrie, donnant sur les Champs-Elysées, à peu près à l'emplacement des Petit et Grand Palais ; la rotonde du Panorama, directement reliée à l'arrière du Palais de l'Industrie par une courte galerie ; la longue galerie des machines, annexes sur la Seine, reliée elle-même à la rotonde par une galerie ; et enfin le Palais des beaux-arts, qui se trouvait un peu en marge, plus loin sur les Champs.

Exposition universelle 1855 plan
Plan général de l'expositon de 1855

Le Palais de l'Industrie (architecte Victor Viel, ingénieur Alexis Barrault) fut donc la première construction gigantesque qui fut bâtie à Paris pour accueillir les exposants du monde entier. C'était un édifice de métal et de verre, mais... dissimulé derrière de hauts murs de pierre de taille, afin de ne pas trop choquer la vue des passants. Au final, le bâtiment fut décrié pour sa lourdeur, sa forme imposante aux pieds même des Champs.
La verrière était à 35 mètres de hauteur, pour une nef d'une dimension totale de 192 m par 48, soit à peu près celle de l'actuel Grand Palais. La façade elle-même faisait 208 mètres de long et était flanquée aux quatre coins de gros pavillons. La superficie totale de l'édifice était de 2 hectares, soit 20 000 mètres carrés.

Exposition universelle 1855 Palais de l'Industrie
Le Palais de l'Industrie, entrée des Champs-Elysées
© LL / Roger-Viollet. www.parisenimages.fr

 

Exposition universelle 1855 Palais de l'Industrie
Remise des récompenses au Palais de l'Industrie
© Roger-Viollet. www.parisenimages.fr

 

Exposition universelle 1855
Provost, Exposition universelle de 1855, vue de la grande nef du Palais de l'Industrie, 1855, Lithographie en couleurs, musée d'Orsay

Voici ci-après le plan de Paris de 1855 placé en superposition du plan actuel. On y voit bien l'emplacement qu'avait les différents bâtiments de l'exposition, et leur taille par rapport aux Petit et Grand Palais.

Exposition universelle 1855 Plan général

Exposition universelle 1855 Plan général
Plans de 1855 et d'aujourd'hui, superposés

 

Beaucoup plus petit que le Crystal Palace, le Palais de l'Industrie dut être complété par une très longue galerie, la Galerie des machines : 1 200 mètres le long de la Seine ! pour une hauteur de 17 mètres.

Exposition universelle 1855 Galerie des machines
La Galerie des machines le long de la Seine
© Roger-Viollet. www.parisenimages.fr

 

Exposition universelle 1855 Galerie des machines
La Galerie des machines
© Roger-Viollet. www.parisenimages.fr

 

Exposition universelle 1855 Galerie des machines
Intérieur de la galerie des machines pour une exposition agricole en 1856
© Roger-Viollet. www.parisenimages.fr

 

Il est difficile de trouver des informations précises et de belles photos de la rotonde dite du "Panorama". Il s'agirait d'un édifice de Jacques Hittorff construit en 1839 et intégré aux autres pavillons, puis détruit rapidement après l'expo. L'actuel Théatre du Rond-Point comme d'autres "panoramas" célèbres à Paris ne datent pas de l'expo.

Enfin, le Palais des beaux-arts était situé plus loin, avenue Montaigne, et fut lui aussi détruit peu après.

Exposition universelle 1855 Palais des beaux-arts
Façade du Palais des beaux-arts

 

Exposition universelle 1855 Palais des beaux-arts
Intérieur du Palais des beaux-arts
© LL / Roger-Viollet. www.parisenimages.fr

 

Le Palais de l'Industrie n'avait pas pour but d'être démoli aussitôt l'exposition terminée. Il servit à diverses expositions d'art et agricoles, mais aussi aux expos universelles de 1878 et 1889. Il ne fut démoli que pour être remplacé par les Petit et Grand Palais pour l'exposition de 1900.

Exposition universelle 1855 Palais de l'Industrie
Palais de l'Industrie pour une expo d'horticulture et de statues en 1857
© LL / Roger-Viollet. www.parisenimages.fr

 

Exposition universelle 1855 Palais de l'Industrie
Palais de l'Industrie pour une expo ultérieure

 

Exposition universelle 1855 Palais de l'Industrie

Exposition universelle 1855 Palais de l'Industrie
Destruction du Palais de l'Industrie en 1899

 

Globalement, cette exposition universelle de 1855 fut déficitaire, avec un coût total de 11 340 000 francs pour une recette de 3 200 000 francs. 5 162 330 visiteurs furent recensés.
De cette exposition, dans Paris, il ne reste pas grand chose, à part un groupe de statues, "La France couronnant d'or l'Art et l'Industrie", qui se trouvait sur le fronton de l'entrée du Palais (à l'origine, le Palais de l'Industrie s'appelait Palais des beaux-arts et de l'Industrie, vu que toute l'expo devait y entrer). Ce groupe de statues, en mauvais était, peut être admiré au parc de Saint-Cloud, près de l'entrée du musée national de céramique de Sèvres.

On retrouve également une partie des structures métalliques du Palais de l'Industrie dans l'église notre-Dame-du-Travail, dans le 14e arrondissement, construite en 1899 pour les ouvriers du chantier monumental de l'expo de 1900, ainsi que dans certaines halles et usines d'Ile-de-France.

Il y a enfin l'ancien Pont de l'Alma, construit en 1854 et qui devait servir pour l'exposition (mais fut inauguré un an plus tard). Il contenait 4 gigantesques statues, dont une seule est encore présente sur l'actuel pont de l'Alma : le célèbre zouave qui sert d'instrument populaire de mesure des crues de la Seine. Le Chasseur à pied est visible depuis l'autoroute A4 contre le mur sud de la redoute de Gravelle dans le bois de Vincennes, à Joinville-le-Pont, le Grenadier est à Dinjon, et l'Artilleur est à La Fère.

Le plan ci-après donne l'emplacement grossier des éléments encore existants de l'exposition de 1851. Il faut cliquer dessus pour en voir une plus grande version.

Exposition universelle 1855 Localisation des vestiges aujourd'hui
Localisation actuelles des vestiges de l'expo de 1855

Sources :
article Wikipédia
expositions-universelles.fr : l'exposition universelle de 1855 et le Palais de l'Industrie

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