Exposition universelle de 1855 : d'hier à aujourd'hui
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Il ne reste presque rien de la première exposition universelle française de 1855.
La France avait en tête le gigantesque Crystal Palace de Londres pour l'expo de 1851 et désirait faire encore plus majestueux.
L'expo universelle de 1855 s'étalait sur quatre grands édifices : le Palais de l'Industrie, donnant sur les Champs-Elysées, à peu près à l'emplacement des Petit et Grand Palais ; la rotonde du Panorama, directement reliée à l'arrière du Palais de l'Industrie par une courte galerie ; la longue galerie des machines, annexes sur la Seine, reliée elle-même à la rotonde par une galerie ; et enfin le Palais des beaux-arts, qui se trouvait un peu en marge, plus loin sur les Champs.
Plan général de l'expositon de 1855
Le Palais de l'Industrie (architecte Victor Viel, ingénieur Alexis Barrault) fut donc la première construction gigantesque qui fut bâtie à Paris pour accueillir les exposants du monde entier. C'était un édifice de métal et de verre, mais... dissimulé derrière de hauts murs de pierre de taille, afin de ne pas trop choquer la vue des passants. Au final, le bâtiment fut décrié pour sa lourdeur, sa forme imposante aux pieds même des Champs.
La verrière était à 35 mètres de hauteur, pour une nef d'une dimension totale de 192 m par 48, soit à peu près celle de l'actuel Grand Palais. La façade elle-même faisait 208 mètres de long et était flanquée aux quatre coins de gros pavillons. La superficie totale de l'édifice était de 2 hectares, soit 20 000 mètres carrés.
Le Palais de l'Industrie, entrée des Champs-Elysées
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Remise des récompenses au Palais de l'Industrie
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Provost, Exposition universelle de 1855, vue de la grande nef du Palais de l'Industrie, 1855, Lithographie en couleurs, musée d'Orsay
Voici ci-après le plan de Paris de 1855 placé en superposition du plan actuel. On y voit bien l'emplacement qu'avait les différents bâtiments de l'exposition, et leur taille par rapport aux Petit et Grand Palais.
Plans de 1855 et d'aujourd'hui, superposés
Beaucoup plus petit que le Crystal Palace, le Palais de l'Industrie dut être complété par une très longue galerie, la Galerie des machines : 1 200 mètres le long de la Seine ! pour une hauteur de 17 mètres.
La Galerie des machines le long de la Seine
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La Galerie des machines
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Intérieur de la galerie des machines pour une exposition agricole en 1856
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Il est difficile de trouver des informations précises et de belles photos de la rotonde dite du "Panorama". Il s'agirait d'un édifice de Jacques Hittorff construit en 1839 et intégré aux autres pavillons, puis détruit rapidement après l'expo. L'actuel Théatre du Rond-Point comme d'autres "panoramas" célèbres à Paris ne datent pas de l'expo.
Enfin, le Palais des beaux-arts était situé plus loin, avenue Montaigne, et fut lui aussi détruit peu après.
Façade du Palais des beaux-arts
Intérieur du Palais des beaux-arts
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Le Palais de l'Industrie n'avait pas pour but d'être démoli aussitôt l'exposition terminée. Il servit à diverses expositions d'art et agricoles, mais aussi aux expos universelles de 1878 et 1889. Il ne fut démoli que pour être remplacé par les Petit et Grand Palais pour l'exposition de 1900.
Palais de l'Industrie pour une expo d'horticulture et de statues en 1857
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Palais de l'Industrie pour une expo ultérieure
Destruction du Palais de l'Industrie en 1899
Globalement, cette exposition universelle de 1855 fut déficitaire, avec un coût total de 11 340 000 francs pour une recette de 3 200 000 francs. 5 162 330 visiteurs furent recensés.
De cette exposition, dans Paris, il ne reste pas grand chose, à part un groupe de statues, "La France couronnant d'or l'Art et l'Industrie", qui se trouvait sur le fronton de l'entrée du Palais (à l'origine, le Palais de l'Industrie s'appelait Palais des beaux-arts et de l'Industrie, vu que toute l'expo devait y entrer). Ce groupe de statues, en mauvais était, peut être admiré au parc de Saint-Cloud, près de l'entrée du musée national de céramique de Sèvres.
On retrouve également une partie des structures métalliques du Palais de l'Industrie dans l'église notre-Dame-du-Travail, dans le 14e arrondissement, construite en 1899 pour les ouvriers du chantier monumental de l'expo de 1900, ainsi que dans certaines halles et usines d'Ile-de-France.
Il y a enfin l'ancien Pont de l'Alma, construit en 1854 et qui devait servir pour l'exposition (mais fut inauguré un an plus tard). Il contenait 4 gigantesques statues, dont une seule est encore présente sur l'actuel pont de l'Alma : le célèbre zouave qui sert d'instrument populaire de mesure des crues de la Seine. Le Chasseur à pied est visible depuis l'autoroute A4 contre le mur sud de la redoute de Gravelle dans le bois de Vincennes, à Joinville-le-Pont, le Grenadier est à Dinjon, et l'Artilleur est à La Fère.
Le plan ci-après donne l'emplacement grossier des éléments encore existants de l'exposition de 1851. Il faut cliquer dessus pour en voir une plus grande version.
Localisation actuelles des vestiges de l'expo de 1855
Sources :
article Wikipédia
expositions-universelles.fr : l'exposition universelle de 1855 et le Palais de l'Industrie